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Introduction 

La dysplasie de la hanche est l’une des affections orthopédiques héréditaires les plus courantes chez le chien. Elle touche principalement les races de grande taille et géantes, ainsi que certaines races de taille moyenne. La dysplasie de la hanche est une pathologie développementale d’origine multifactorielle et polygénique. Elle se caractérise par une laxité articulaire au niveau de la hanche, qui conduit à des anomalies structurelles, telles que des subluxations et des microfractures, entraînant de l’arthrose au fil du temps. Le dépistage précoce et une gestion appropriée sont essentiels pour limiter la progression de la maladie et améliorer le confort des patients canins. 

Étiologie et Races Prédisposées 

La dysplasie de la hanche est une maladie génétiquement transmise qui touche principalement les chiens de grande taille, bien que certaines races de chats, comme le Maine Coon, puissent également en être affectées (avec une prévalence de 15 à 18 %). Les races canines les plus à risque incluent : 

  • Labrador Retriever 
  • Golden Retriever 
  • Berger Allemand 
  • Rottweiler 
  • Bouledogue 
  • Mastiff 
  • Saint-Bernard 
  • Carlin 

Le dépistage précoce est compliqué en raison de la nature développementale de la maladie. Les signes cliniques apparaissent généralement à partir de l’âge de 4 mois, bien que des signes subtils puissent se manifester plus tôt.  

Pathophysiologie 

La dysplasie de la hanche résulte d’une laxité articulaire qui provoque des microfractures du rebord dorsal et une dégénérescence progressive de la tête fémorale et de l’acétabulum. Les étapes physiopathologiques incluent : 

  1. Laxité articulaire : Un dépistage précoce peut révéler cette laxité avant que des signes cliniques ne soient visibles. 
  1. Subluxation : La tête du fémur perd son alignement avec l’acétabulum. 
  1. Inflammation et synovite : Inflammation des structures environnantes. 
  1. Arthrose : Dégénérescence progressive du cartilage, épaississement capsulaire et formation d’ostéophytes. 

Anamnèse et Symptômes Cliniques 

Les chiens atteints de dysplasie de la hanche peuvent présenter plusieurs signes cliniques : 

  • Démarche chaloupée et bunny hopping (mouvement saccadé des pattes postérieures lors de la course). 
  • Boiterie intermittente ou permanente, aggravée après l’exercice ou lors du lever. 
  • Amyotrophie des muscles des cuisses. 
  • Douleur à la palpation et réduction de l’amplitude articulaire. 

Procédures Diagnostiques 

Le diagnostic repose sur une combinaison d’examens cliniques et complémentaires. Les principales méthodes incluent : 

  • Examen clinique : Recherche de boiterie, démarche anormale, et réduction de la symétrie musculaire. 
  • Tests de laxité articulaire : Tests d’Ortolani et de Barlow pour mesurer la laxité articulaire sous anesthésie. 
  • Radiographies : Utilisées pour visualiser la subluxation et la déformation de l’articulation. 
  • Examen sous anesthésie : Permet de mesurer les angles de réduction (Ortolani) et de subluxation (Barlow) pour évaluer le degré de dysplasie. 

Options de Traitement 

Les options thérapeutiques varient selon la gravité de la dysplasie et l’âge de l’animal. 

Traitements Chirurgicaux 

  1. Symphysiodèse pubienne juvénile (JPS) : Chirurgie préventive chez les chiots âgés de 12 à 20 semaines pour provoquer une fusion prématurée de la plaque de croissance du pubis, améliorant l’alignement de l’acétabulum. 
  1. Triple ostéotomie pelvienne (TPO) : Intervention réalisée chez les jeunes chiens présentant une dysplasie modérée, permettant une rotation ventro-latérale de l’acétabulum. 
  1. Prothèse totale de hanche (PTH) : Option thérapeutique pour les cas sévères d’arthrose, avec remplacement complet de l’articulation par une prothèse. Cette technique offre un excellent pronostic avec un taux de complications majeur inférieur à 15 %. 
  1. Ostéotomie de la tête et du col fémoral (FHO) : Indiquée pour soulager la douleur chez les chiens de petite à moyenne taille en retirant la tête et le col fémoral. 
  1. Dénervation de la hanche : Technique palliative visant à réduire la douleur en sectionnant les nerfs sensitifs de la hanche. 

Traitements Médicaux 

Pour les cas légers ou comme complément aux traitements chirurgicaux : 

  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Réduction de l’inflammation et soulagement de la douleur. 
  • Chondroprotecteurs (glucosamine, chondroïtine) : Utilisés pour améliorer la santé du cartilage et retarder la progression de l’arthrose. 
  • Physiothérapie et rééducation : Programmes de renforcement musculaire et d’amélioration de la mobilité articulaire. 

Pronostic et Gestion à Long Terme 

Le pronostic de la dysplasie de la hanche dépend de l’âge du diagnostic et de la gravité de la maladie. Avec une prise en charge précoce, y compris des interventions chirurgicales et un suivi médical, les chiens peuvent retrouver une qualité de vie satisfaisante. Le contrôle du poids et l’exercice adapté jouent également un rôle clé dans la gestion à long terme de la condition.  

Conclusion 

La dysplasie de la hanche est une affection complexe qui nécessite un dépistage précoce et une prise en charge multimodale. Les vétérinaires de pratique générale jouent un rôle essentiel dans la détection des signes cliniques et dans l’élaboration de stratégies de traitement adaptées, qu’elles soient préventives ou curatives. Avec les avancées en chirurgie orthopédique et les techniques de physiothérapie, il est possible d’améliorer considérablement la qualité de vie des chiens atteints.