Focus du 6 mai 2015
Vos parents vous ont-ils dit de toujours vous tenir droit ?
sous la responsabilité de Dr Hugo Joly
Une des difficultés majeures que l’on rencontre dans l’interprétation radiographique réside dans la superposition des tissus. En obtenant des images en deux dimensions d’un sujet qui en fait trois, cet inconvénient ne peut jamais être entièrement éliminé. Il reste toutefois essentiel de tenter d’en diminuer le plus possible les effets néfastes. L’obtention d’une constance dans l’expression de cet effet de superposition permet d’établir des normes sur ce qui est attendu d’une image donnée, et permet donc plus facilement de comprendre et de reconnaitre
d’un examen à l’autre ce qui est une pathologie et ce qui est un effet de superposition. Lorsqu’une projection est obliquée, il est facile de comprendre que des critères objectifs pour différentier le normal du pathologique ne seront pas disponibles. L’image obtenue sera modifiée à la fois parce que le plan du faisceau radiographique sera différent d’une obliquité à l’autre, mais aussi parce que le vecteur de force gravitationnelle n’agira pas de la même façon sur les organes internes du patient.
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Plusieurs mesures radiographiques sont utilisées pour évaluer les organes thoraciques et abdominaux. La plupart de ces mesures (si ce n’est toutes ces mesures) comportent un degré inhérent de subjectivité, et une tendance forte existe entre l’incertitude de l’évaluateur face à une image et son besoin d’utiliser ces mesures. Ceci est bien normal et va de concert avec l’effet rassurant d’obtenir une évaluation quantitative. Il devient toutefois alors essentiel de se doter des outils nécessaires à l’obtention d’une mesure adéquate. Sautez dans votre piscine à une température de 90 degrés alors que vous avez malencontreusement utilisé un thermomètre gradué en Celsius, et vous risquez d’avoir
une bonne histoire à raconter à votre coloc de l’unité des grands brulés. C’est donc une chose que de faire une mesure précise, encore faut-il que ce qui est mesuré soit au moins aussi précis que la mesure elle-même.
Les exemples d’erreurs d’interprétations causées par l’obliquité des projections radiographiques sont multiples. L’évaluation cardiaque est une bonne façon d’illustrer ce phénomène et l’apparence du coeur peut varier fortement selon le positionnement du patient. Si l’on considère une mesure tel le « vertebral heart score », on doit convenir d’emblée que cette mesure (comme plusieurs autres) comporte en elle-même de nombreux biais. Dans ce cas précis et de manière non exhaustive, le cycle respiratoire, l’identification adéquate de la carina et de l’apex cardiaque, la nécessité d’un positionnement méticuleux des points de mesures sont tous des éléments qui s’additionnent pour augmenter les chances d’obtenir une mesure inadéquate et non répétable. Est-il vraiment nécessaire d’ajouter l’obliquité de la projection à cette liste déjà longue d’erreurs potentielles ?
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Dr Hugo Joly
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